« Un candidat, un projet » : Oligui Nguema assure une prestation maîtrisée mais sous surveillance

Mardi soir, le plateau de « Un candidat, un projet » a reçu celui que beaucoup appellent déjà « le bâtisseur en chef » : Brice Clotaire Oligui Nguema. À quatre jours d’une élection présidentielle sous tension, son passage était scruté à la loupe. Affichant un ton posé et une attitude sereine, l’ancien général a présenté un projet de société articulé autour de la continuité de son action de transition, assorti de chiffres et de promesses de concrétisation.

Une démonstration que certains internautes ont saluée comme « pragmatique », « sérieuse » et « documentée ». Mais derrière les éloges, nombreux sont ceux qui ont noté l’attitude des journalistes et un traitement jugé partial. Sur les réseaux, un mot revient souvent : "formalité ". Une émission qui a battu le record d’audience et de commentaires frôlant les 1 000 contributions. Un carton donc !
Un débat biaisé ou une mise en scène maîtrisée ?
Pour une large frange d’observateurs, la soirée n’avait rien du débat démocratique espéré. « C’était un monologue bien huilé, pas un échange. Où étaient les questions sensibles ? La justice, les crimes rituels, le coût de la vie ? » s’interroge @JohnBolanking. Plusieurs internautes s’indignent d’un « deux poids deux mesures » dans le traitement des candidats, dénonçant un manque flagrant de pugnacité journalistique.
L’émission d’hier
Le passage de Brice Clotaire Oligui Nguema semble ainsi cristalliser les tensions entre attentes citoyennes et stratégie de communication du pouvoir . Si ses soutiens crient à la « masterclass présidentielle », ses détracteurs y voient une manipulation de l’opinion publique, voire un « dîner entre amis » diffusé en prime time.
La question de la vérité historique
Le candidat a également créé la controverse en évoquant sa présence au Gabon durant les événements de 2016, affirmant y avoir été « en vacances ». Pour certains internautes, c’est une tentative de réécriture de l’histoire. « Pourquoi garder ce silence pendant des années ? On a besoin de vérité, pas de demi-mensonges », écrit @PierreJean-u4v.
La demande d’une commission Vérité, Justice et Réconciliation revient dans plusieurs commentaires, mettant en lumière une attente profonde d’explication et de réparation sur les zones d’ombre du passé récent du pays.
Une base électorale galvanisée
Malgré les critiques, la base de soutien du candidat est bien présente et mobilisée. « C’est notre président, point barre », « Le 12, c’est le 12 », clament en chœur plusieurs internautes. Des messages aux accents messianiques ou religieux accompagnent souvent les commentaires pro-Oligui, certains invoquant Dieu, la mission divine ou le destin du Gabon.
L’effet de masse est évident : les commentaires enthousiastes, parfois mimétiques (" futur président ", « débat maîtrisé », « projet clair »), saturent l’espace numérique, laissant peu de place à la nuance.
La question de l’équité médiatique
Une autre polémique majeure entoure le changement de journalistes pour cette émission. Les plus incisifs, comme Armstrong Agaya, ont été remplacés par des figures plus modérées, voire effacées. « C’est plus un plateau de télé que de débat » , juge @ndongebaanicet6371. Pour certains, cela relève d’une « stratégie de communication orchestrée par le régime ».
Des critiques acerbes dénoncent un biais systémique dans la couverture de la campagne, et une RTG accusée de « jouer la carte du pouvoir ».
Un homme providentiel ou une illusion ?
Le clivage est total : là où ses partisans voient un leader inspiré, prêt à bâtir « un Gabon nouveau », ses détracteurs dénoncent un homme du passé , porteur d’un projet « d’apparence », vidé de toute ambition transformatrice. « Le pouvoir a parlé, pas le peuple », conclut un commentaire amer.
Le débat aura permis de cristalliser les lignes de fracture : entre confiance et méfiance, entre continuité et rupture, entre mythe et réalité.
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