Quand la crise des chefs au PDG d’Ali Bongo fait les bonnes affaires de l’UDB d’Oligui Nguema

À mesure que l’Union démocratique des bâtisseurs (UDB) engrange d’anciens cadres du Parti démocratique gabonais (PDG), la formation jadis toute-puissante semble irrémédiablement s’enliser dans une crise existentielle. Pire, son fondateur Ali Bongo Ondimba, depuis son exil médical, alimente une guerre d’héritage qui menace de faire imploser ce qui fut le parti-État qui dominé la vie politique du pays durant un demi-siècle.

La composition récemment dévoilée du Commissariat politique de l’UDB en dit long sur la saignée que subit le PDG. Dans ce nouvel organe de l’ère Oligui Nguema, on retrouve désormais plusieurs figures emblématiques de l’ancien parti au pouvoir. Pour les observateurs, c’est une véritable transhumance politique qui s’opère : des barons hier encore fidèles à Ali Bongo rejoignent en masse un camp qu’ils accusaient de tous les maux il y a encore quelques mois.
Le PDG, navire sans boussole
Le PDG apparaît aujourd’hui comme un paquebot à la dérive. Le parti se vide méthodiquement, se vidant de ses cadres historiques et de ses militants de terrain. Certains, perdus sans feuille de route, s’accrochent aux restes d’un appareil rongé par les luttes d’influence. D’autres, plus lucides ou plus opportunistes, trouvent dans l’UDB un refuge politique et une nouvelle rampe de lancement.
Ali Bongo annonçant vendredi son come-back à la tête du parti
Ce basculement général jette une lumière crue sur la double crise qui secoue le PDG : crise de leadership d’une part, avec deux camps (Louembé et Bongo) qui s’opposent dans une guerre des chefs, et crise de légitimité d’autre part, car de nombreux militants ne savent plus à quel discours se fier. Faut-il suivre Blaise Louembé, issu du congrès du 30 janvier, ou rester fidèle au « Distingué Camarade Président » exilé, mais toujours déterminé à garder la main sur l’œuvre politique de son père Omar Bongo ?
L’épreuve de vérité
Le bicéphalisme actuel ne fait qu’alimenter l’hémorragie. Tandis qu’Ali Bongo continue de signer des nominations et convoquer des réunions de l’extérieur, Blaise Louembé tente de maintenir la façade d’un parti debout. Mais cette guerre de légitimité sème le trouble dans les rangs. Les adhérents fuient, les anciens se taisent, et les militants de base ne comprennent plus rien à cette déchirure interne.
Blaise Louembé poursuivant ce week-end sa tournée avec son directoire
Le paradoxe est cruel : ceux qui clament aujourd’hui « honneur et fidélité à la patrie » sont parfois les mêmes qui, hier encore, encensaient le culte du chef, scandant « dialogue, tolérance et paix » sous la bannière verte. du PDG en eaux troubles. Or, c’est bien l’absence de ce triptyque qui risque d’enterrer définitivement le PDG et Ali Bongo y sera pour quelque chose, une seconde fois par son entêtement qui l’a déjà couté le pouvoir.
Ali Bongo, fossoyeur de son propre héritage ?
Dans ce chaos, un constat émerge : Ali Bongo, en s’acharnant à garder la main sur le PDG, risque fort d’achever son agonie. Le camp présidentiel, désormais structuré autour de l’UDB, a déjà phagocyté l’ancienne machine électorale. La récente exclusion du secrétaire général Louembé par la commission de discipline pro-Bongo n’a fait qu’exacerber les tensions. Le risque d’implosion est désormais réel.
S’il persiste à contester la transition, à défier les nouvelles autorités et à attiser les divisions, Ali Bongo pourrait devenir le fossoyeur de l’instrument politique qui l’a porté au sommet. L’histoire retiendra alors que le PDG, né de l’ambition d’Omar Bongo, est mort de l’entêtement de son fils qio du reste aura tout perdu sur toute la ligne en raison visblement de l’activisme hors saison de son fils et de sa femme.
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