La justice gabonaise sans pitié avec BLA, l’ex « messager intime » d’Ali Bongo en disgrâce
La justice gabonaise a été sans pitié contre l’ancien directeur de cabinet présidentiel d’Ali Bongo, Brice Laccruche Alihanga (BLA), poursuivi pour faux et usage de faux liée à sa nationalité gabonaise. L’ancien homme fort du palais président durant les premiers mois de l’après AVC d’Ali Bongo survenu en octobre 2018 en Arabie Saoudite, a été condamné à 5 ans de prison ferme et à 5 millions d’amende pour avoir menti sur l’identité de son père pour obtenir son certificat de nationalité gabonaise. Une « décision politique », dénoncent ses avocats.
Brice Laccruche Alihanga est assuré de rester encore de longues années en prison. L’ancien directeur de cabinet de 2017 à 2019, a été condamné à de la prison ferme ce vendredi dans l’affaire de l’acquisition « frauduleuse » de sa nationalité gabonaise. Né de deux parents français, BLA était arrivé au Gabon tout bébé avec sa mère qui avait convolée en juste noces avec un ponte de l’administration Bongo. Devenu adulte, il aurait délibérément menti sur le nom de son véritable père dans la délivrance de son certificat de nationalité.
La justice gabonaise qui curieusement n’aura découvert les « faux documents » de l’ancien bras d’Ali Bongo qu’après sa disgrâce en novembre 2019, avait en ligne de mire ceux établis le 12 mars 2004 et le 3 septembre 2012. C’est pour l’obtention de ces « faux documents » qu’il avait tout d’abord comparu mardi devant le tribunal correctionnel de Libreville. Au cours de l’audience, Brice Laccruche Alihanga avait déjà reconnu les faits indiquant n’avoir pas voulu tirer un quelconque avantage de la situation.
Le verdict est donc tombé ce vendredi matin avec une justice gabonaise qui a suivi fidèlement à la lettre les réquisitions du ministère public. « C’est une peine inique qui fait perdre tout crédit à la valeur de la justice », a déclaré l’un des trois avocats du condamné, Anges-Kevin Nzigou. Une peine maximale contre laquelle, BLA et ses avocats ne sont certains de faire appel, dénonçant déjà une « décision politique » contre celui qui était pourtant un fervent défenseur du régime Bongo.
BLA et plusieurs de ses fidèles avaient été jetés en prison fin 2019 pour des malversations financières présumées. Alors que l’on attendait un procès sur ces récriminations, c’est sur sa nationalité « douteuse » que la justice gabonaise a préféré de pencher, certainement pour mieux justifier son incarcération dénoncée par plusieurs actions de la justice française. Le début d’un long prologue.
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