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Racket à Port-Gentil : Les taximen menacent la mairie d’une grève générale illimitée

Racket à Port-Gentil : Les taximen menacent la mairie d’une grève générale illimitée
Racket à Port-Gentil : Les taximen menacent la mairie d’une grève générale illimitée © 2025 D.R./Info241

Le torchon brûle à nouveau à Port-Gentil entre la municipalité et les taximen. Ce jeudi 24 juillet, la Fédération gabonaise des syndicats des transports et assimilés (Fegasta) a réuni ses membres dans la cour d’honneur de la Confédération syndicale gabonaise (Cosyga), antenne de Port-Gentil. Conduite par son leader Albert Bernard Bongo Essono, la rencontre a dénoncé le «  racket  » des forces de l’ordre et la décision controversée de la mairie d’imposer l’achat de blouses aux taximen.

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Dirigée par son leader syndical Albert Bernard Bongo Essono, cette rencontre visait à dénoncer plusieurs manigances dont sont victimes les transporteurs en commun de la capitale économique. Dans son double sens syndical, cette réunion visait surtout à interpeller et prévenir les instances compétentes sur la nécessité d’une collaboration étroite entre ces acteurs du secteur des transports terrestres, la mairie et les forces de l’ordre.

Le racket des forces de l’ordre dans le viseur

«  Ils m’ont fait venir parce qu’ils ont des problèmes avec la police, la gendarmerie et la mairie. Leurs problèmes concernent les contrôles intempestifs, l’imposition des uniformes payés à…   », a indiqué le fédéral de la Fédération gabonaise des syndicats de transport et assimilés (Fegasta), Albert Bernard Bongo Essono. Taxes et taxis ne font pas bon ménage dans la capitale économique gabonaise.

Chaque année, alors que les opérateurs économiques du transport public doivent se munir de différentes obligations dont les taxes de propriété et municipales à la mairie centrale de Port-Gentil, un autocollant et un droit de timbre, la situation semble toujours complexe au moment du paiement. Plusieurs taxis n’étant pas en règle, la mairie avait opté pour une opération de force afin de contraindre ces derniers à régulariser leur situation.

Une pénurie de taxis liée aux taxes

Ce qui avait conduit à la pénurie observée durant près de deux semaines. Plusieurs chauffeurs de taxis avaient décidé de marquer un frein à leurs activités quotidiennes, au prétexte que les taxes et les finances à déployer sont trop lourdes. Qui plus est, ils avaient dans un passé récent dénoncé l’imposition d’achat des blouses afin que chaque transporteur puisse être identifié facilement dans la huitième commune du Gabon.

«  Sur plus de 1 000 taxis à Port-Gentil, si on nous demande de payer deux uniformes à chacun à raison de 16 000 FCFA, vous-mêmes faites le calcul. Cet argent ne va nulle part, même pas au Trésor public de la province, et donc nous demandons que ça s’arrête. Cette situation nous emmène à déposer un préavis de grève car les problèmes sont multiples   », informe le fédéral de la Fegasta.

Un conflit sur les blouses imposées

«  Nous fustigeons le fait que le sigle de la mairie, qui est une institution, va se retrouver sur ces tenues  ; on pourrait penser que nous sommes des travailleurs de la mairie. C’est un sujet expatrié qui confectionne ces tenues qu’on paye dans un lavage à des coûts énormes. Il ne faut pas s’enrichir illicitement   », avertit Albert Bernard Bongo Essono.

Une concertation entre les transporteurs, la municipalité et les forces de l’ordre, tenue à l’initiative de la mairie, a permis aux chauffeurs de faire entendre leurs revendications. La situation devrait revenir à la normale ce mardi 14 juillet 2020, même si, pour bon nombre de citoyens de Port-Gentil, «  ces policiers ne sont pas prêts à arrêter cette sale besogne  ».

Un ultimatum lancé par les syndicats

«  La mairie de Port-Gentil n’a pas le droit d’imposer une blouse aux transporteurs. Ils ont pris cette décision sans consulter le syndicat qui protège les taximen. Nous allons notifier au délégué spécial d’arrêter la vente des blouses, au risque d’une grève illimitée qui va pénaliser la ville  », prévient le président du collectif des taximen de l’Ogooué-Maritime, provincial de la Fegasta, Cédric Nkoghet.

Les chauffeurs de taxis de Port-Gentil ont unanimement décidé de manifester le jeudi 24 juillet 2025. En cause, les tracasseries routières dont ils font l’objet dans la pratique de leurs activités. Ils ont crié leur ras-le-bol envers les forces de l’ordre, censées assurer la protection des individus et des biens.

Une grève illimitée en perspective

«  Nous avons ici le problème de contrôle, il y a des heures de sortie des forces de l’ordre qui ne sont pas respectées, pour lesquelles nous allons devoir placer sur un tableau et voir dans quelle mesure parler avec les autorités pour leur en informer que les taximen ont des droits. Leur manière de procéder n’arrange pas les populations qui, fragilisées par une grève, ne pourront plus rien faire  », interpelle Cédric Nkoghet.

Un préavis de grève a été déposé ce vendredi 25 juillet à la première autorité de la province de l’Ogooué-Maritime, avant le déclenchement de la grève comme le prévoient les textes légaux. Si dans dix jours rien n’est satisfaisant pour le syndicat, une grève générale illimitée va paralyser le secteur du transport terrestre dans la ville de Port-Gentil.

@info241.com
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