Incompréhension

Libreville : 3 enfants morts empoisonnés, le père aurait avoué le crime sans livrer de mobile

Libreville : 3 enfants morts empoisonnés, le père aurait avoué le crime sans livrer de mobile
Libreville : 3 enfants morts empoisonnés, le père aurait avoué le crime sans livrer de mobile © 2025 D.R./Info241

Scène de désolation au quartier Nzeng-Ayong-Lac, dans le 5ᵉ arrondissement de Libreville. Dimanche 17 août, en marge des festivités de la fête nationale de l’indépendance, une tragédie a coûté la vie à trois enfants d’une même famille mixte gabono-camerounaise. Sahara (6 ans), Daniel (4 ans) et le petit Jésus (1 an) ont succombé après avoir consommé un repas empoissonné au raticide par leur père, Clément Awouma, de nationalité camerounaise. Leur mère, Alix Pama Nyangui, également intoxiquée, a survécu de justesse et se trouve actuellement hors de danger.

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Selon les premiers éléments de l’enquête, le père aurait volontairement ajouté du raticide dans un plat de riz cuisiné en l’absence de la mère. Sur les six enfants du couple, seuls quatre étaient présents à la maison au moment du repas. Trois en sont morts et un quatrième, qui avait refusé de manger faute d’appétit, a échappé au drame. Deux autres enfants, Curtis, Emmanuel et Jérémy, étaient absents, invités chez des voisins. Visiblement abattus, ils contemplaient lundi la maison familiale en silence, incapables de réaliser qu’ils ont perdu leurs jeunes frères.

Des tensions familiales en arrière-plan

Si le mobile reste encore flou, des proches de la victime évoquent un couple parfois marqué par des tensions et des épisodes de violences domestiques. «  Pour le moment, on sait que les enfants sont morts d’un empoisonnement. C’est ce qui ressort déjà des enquêtes préliminaires », a confié Désiré Bakita, grand-père des enfants décédés. Des témoignages d’un des rescapés renforcent les soupçons : « L’enfant nous a dit que papa a mis quelque chose dans le riz qui sentait mauvais », a rapporté Edna Matsanga, tante des victimes.

La devanture de la maison familiale, lieu du drame

Les enquêteurs ont constaté que Clément Awouma avait soigneusement nettoyé la marmite après le drame et jeté les restes suspects dans un sac poubelle, retrouvé par la police. Les analyses menées sur les résidus alimentaires ont confirmé la présence d’un poison, identifié comme du raticide. Les enquêteurs n’excluent pas que le produit ait été obtenu avec l’aide de complices encore en fuite. Ce comportement accréditerait la thèse d’un empoisonnement prémédité, plutôt que celle d’une simple intoxication alimentaire.

Une mère entre la vie et la mort, puis sauvée

Alix Pama Nyangui, la mère de famille, avait également consommé le repas mortel. D’abord admise au CHUL, elle a été transférée d’urgence à l’hôpital militaire du PK 9, où elle a reçu un lavage gastrique. Lundi soir, son pronostic vital n’était plus engagé, selon un proche. Une maigre consolation pour cette femme qui, en l’espace de quelques heures, a vu disparaître trois de ses enfants dans des circonstances atroces.

Les résidus du mets mortel

Le quartier Nzeng-Ayong-Lac reste plongé dans l’effroi. Les voisins décrivent un couple « en apparence normal », vivant une vie sans éclats notables, malgré quelques disputes. Mais ce drame a brisé l’image d’une famille ordinaire et révélé une réalité plus sombre. «  Rien ne laissait présager une telle horreur  », confie à Info241 un habitant, encore bouleversé.

Une affaire désormais entre les mains de la justice

Placé en garde à vue au commissariat de Nzeng-Ayong, Clément Awouma aurait reconnu avoir empoisonné sa famille avec du raticide, sans donner d’explications claires sur son geste. Le parquet de la République a été saisi et devrait décider dans les prochains jours des suites judiciaires à ce drame qui secoue la capitale gabonaise. Une enquête est également en cours pour retrouver d’éventuels complices ayant aidé à l’acquisition du poison.

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