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UOB : Les profs en colère crient à la mauvaise gouvernance et exigent leurs 565 millions de dette

UOB : Les profs en colère crient à la mauvaise gouvernance et exigent leurs 565 millions de dette
UOB : Les profs en colère crient à la mauvaise gouvernance et exigent leurs 565 millions de dette © 2025 D.R./Info241

L’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville se trouve de nouveau au bord de la crise. Le Syndicat national des enseignants-chercheurs et chercheurs (Snec-UOB) a annoncé, lors d’une conférence de presse ce mardi, le dépôt d’un préavis de grève de huit jours francs sur le bureau du recteur, prenant effet dès le 7 octobre. Si ses revendications ne sont pas satisfaites à l’issue de ce délai, le corps enseignant menace de cesser toute activité, faisant craindre une nouvelle paralysie du système universitaire gabonais.

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Au cœur du mécontentement, plusieurs griefs accumulés depuis des mois. Le Snec-UOB, dirigé par Mathurin Ovono Ebe, déplore notamment que seule une partie de la dette pédagogique, estimée à 715 millions de francs CFA, ait été réglée. « À ce jour, seuls 150 millions ont été payés. Nous exigeons un chronogramme clair d’apurement des 4/5 restants », a déclaré le président du syndicat, pointant du doigt une gestion budgétaire jugée opaque et inéquitable.

Un budget exécuté à moitié seulement

Les enseignants-chercheurs dénoncent également la lenteur dans l’exécution du budget de l’université. Selon eux, moins de 50 % des crédits alloués auraient été effectivement dépensés. « L’UOB dispose d’un budget avoisinant les 4 milliards, mais la moitié seulement a été exécutée. Cela se ressent dans le fonctionnement quotidien et la qualité de l’enseignement », a ajouté Mathurin Ovono Ebe, appelant le gouvernement à une meilleure gouvernance des ressources publiques.

Les leaders syndicaux hier face à la presse

Autre point de tension : l’introduction des nouveaux logiciels de gestion des notes (DUAUX et EASY-LMD), imposée sans consultation préalable du corps enseignant. Pour le syndicat, cette mesure a engendré des retards importants dans la délivrance des attestations de réussite et des relevés de notes. Le Snec-UOB dénonce une initiative « arbitraire et contre-productive » qui pénalise à la fois les enseignants et les étudiants.

La mise à la retraite des enseignants dans le viseur

Le syndicat s’oppose aussi à la décision du Conseil des ministres du 8 septembre 2025, ordonnant la mise à la retraite immédiate des agents publics ayant atteint l’âge limite d’activité. Selon le Snec-UOB, cette mesure appliquée aux enseignants du supérieur risque d’entraîner une « érosion considérable de la masse critique d’encadrement dans les universités et grandes écoles ». Il rappelle qu’une telle disposition contredit le décret n°866/PR/MES/MFP du 20 août 1981 sur le statut particulier des personnels enseignants de l’Enseignement supérieur.

Enfin, le syndicat tire la sonnette d’alarme sur l’explosion des effectifs étudiants, alors que les capacités d’accueil de l’UOB n’ont pas évolué. Dans un contexte de salles surchargées, de manque de matériel et de retards budgétaires, le Snec-UOB appelle les autorités à ouvrir un dialogue social franc pour éviter une grève qui pourrait paralyser à nouveau le système universitaire gabonais.

@info241.com
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