L’ex héraut de la justice au Gabon Moukagni Iwangou face à l’intégrité du MJU
« Les membres du régime gabonais au pouvoir sont hors la loi » affirmait le 11 mars 2016, Moukagni Iwangou à Info241 dans une interview exclusive. A contario, le 05 mai dernier, l’ancien président du Front uni de l’opposition a rejoint les rangs des « hors la loi ». Face à cette trahison politique, Elza Boukandou, présidente du Mouvement des jeunes Upégistes (MJU), également membre du Bureau exécutif de l’US a affirmé ce mercredi à Info241 qu’une cohorte d’avocats (six) sont à ses côtés dans une plainte judiciaire au tribunal de première instance de Libreville pour exiger la démission du poste de président au tout nouveau ministre d’Etat d’Ali Bongo, conformément aux dispositions statutaires du parti d’Union & Solidarité (US) notamment l’article 48 Bis.
Interrogée par Info241, Elza Boukandou, présidente du Mouvement des jeunes Upégistes (MJU), éminent membre du Bureau exécutif de l’US, encore présidé par Moukagni Iwangou a justifié son action judiciaire contre son président en ces termes : « La tendance du grand nombre est d’adopter un point de vue assez ambigu pour tout inclure et assez populaire pour inclure tout le monde. Mais eux, petits par le nombre , ils seront des géants par la qualité. A titre de rappel, notre devise est ’’Jeunesse - Engagement et Citoyenneté et notre slogan au MJU est : ’’Je ne suis pas n’importe qui et je n’accepte pas n’importe quoi ».
La présidente des jeunes de l’UPG, Elza Ritchuelle Boukandou
Dans ce temps d’incertitudes et de conflits que va vivre notre formation politique, a expliqué Elza Boukandou, « dans ce clair-obscure des rapports de force, c’est sur le terrain des Valeurs que nous allons jouer. Depuis l’annonce de son entrée dans le gouvernement d’Ali Bongo, je suis restée silencieuse parce que j’attendais que le président Moukagni rentre au Gabon et qu’il nous donne sa position. Ce d’autant plus que quelques heures après sa nomination, il nous faisait parvenir un message dans lequel il disait : à la place qui est la mienne, je dois en toutes circonstances, réserver une écoute attentive à toutes les voix qui s’expriment. Avec mon arrivée prochaine, notre parti va administrer à l’opinion, la preuve de sa grandeur ».
Le haut magistrat frontiste, Jean de Dieu Moukagni-Iwangou est assigné en justice le vendredi 18 mai prochain à 10 heures au tribunal de première instance de Libreville. C’est donc mardi 15 mai, que son ancienne jeune colistière l’a assigné à répondre de son présumé délit devant la chambre civile. L’étoilée présidente du MJU, juriste de formation et bardée d’engagement politique depuis l’ère de Pierre Mamboundou consacre son action judiciaire en se conformant à l’article 48 bis du règlement intérieur de l’US qui stipule ce qui suit : « Toute participation d’un militant dans un Gouvernement, une instance parlementaire ou un camp politique opposé à la position du Parti, expose ce dernier à la radiation ».
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Dans cette perspective à titre personnel et au nom du mouvement que je préside a-t-elle martelé : « Je ne le soutiens pas mais je prends acte de son choix ( il est un homme libre). Je me sens quelque peu trahie, oui. mais parce que je suis chrétienne, le pardon aura raison de moi. Toutefois, ma responsabilité au sein de ce qui jusque-là était notre organisation commune m’oblige. Tout en citant Georges Bernard Shaw : ce qu’un homme croit peut être découvert, non par ses croyances, mais par les présomptions sur lesquelles il se fonde habituellement pour agir ». Aujourd’hui, a fait remarquer la native de la Dola (Ndlr : Ndéndé dans la Ngounié au sud du Gabon, ancien bastion historique de l’opposition gabonaise) « moi et les deux vice-président de l’US, Anges Kevin Nzigou et Nicolas Nguema nous avons rencontré nos partenaires et amis de l’Union Nationale pour nous témoigner leur soutien en cette période de turbulences que traverse notre parti ».
A titre de rappel, il y a seulement quelques mois l’ancien directeur de l’école de la magistrature qui fût à la tête du Front uni de l’opposition gabonaise contre le régime dictatorial d’Ali Bongo affirmait ; « Il n’y a aucun emploi, aucune position qui ne puisse entraîner la responsabilité, si tant est qu’on s’emploie mal à l’intérêt de la nation ». Répondant à sa nomination avortée au gouvernement Bongo-PDG, le nouveau ’’Bantou zélé’’ raillé sur les réseaux sociaux justifiait sa présence à une audience au palais du bord de mer en indiquant : « J’ai été lui dire en face pourquoi il n’était pas sain pour la démocratie en tant qu’opposant, et en tant que chef de l’opposition à cette époque-là, que je puisse intégrer à un gouvernement dont les conditions de l’ouverture n’étaient pas du tout pertinentes ». Sont-elles curieusement devenues pertinentes à ce jour après le coup d’état militaro-électoral et les massacres des citoyens gabonais au sortir de l’élection présidentielle de 2016 très controversée d’Ali Bongo ?
Moukagni Iwangou en justicier de la restauration des valeurs républicaines et démocratiques au Gabon affirmait jadis : « Je me mets et j’ai décidé de me mettre au service de la République. Au service de la démocratie. Au service de la construction d’un nouvel avenir. La transition me paraît, à la suite de la destitution, la posture dans laquelle, les enfants du pays, les fils de la République devaient pouvoir se retrouver ensemble, pour déterminer le nouveau modèle gabonais. A la suite de quoi, après bien sur la remise en ordre de tout. Nous pourrions bien sur aller aux élections de manière tout à fait sereine ». Sommes-nous en phase des déclarations tonitruantes du parangon déchu de la DTE ?
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