Violences faites aux femmes au Gabon : des chiffres alarmants qui appellent à l’action
Le Gabon fait face à une réalité préoccupante concernant les violences faites aux femmes. Malgré des efforts législatifs et institutionnels, les statistiques montrent que ce fléau reste profondément enraciné dans la société. Selon une enquête réalisée en 2016 sur les violences basées sur le genre, 69,1 % des femmes interrogées affirment avoir été victimes d’au moins une forme de violence. Ces chiffres, qui n’ont pas beaucoup évolué, soulignent l’urgence d’agir de manière efficace pour protéger les droits des femmes.
Les violences psychologiques arrivent en tête, touchant 61 % des victimes, soit environ 1 525 femmes sur les 2 500 étudiées. Ces violences, souvent invisibles, affectent profondément l’estime de soi et la santé mentale des victimes. Elles s’accompagnent souvent de violences verbales, également très fréquentes, bien que les chiffres précis ne soient pas mentionnés.
Des chiffres qui interrogent
Les violences physiques, quant à elles, touchent 58,5 % des femmes, soit environ 1 462 victimes sur les 2 500 interrogées. Ce chiffre révèle l’ampleur de l’insécurité à laquelle les femmes sont confrontées dans leur quotidien, que ce soit au sein de leur foyer ou dans les espaces publics.
Chiffres clés de l’étude :
Type de violence | Pourcentage de victimes | Nombre de victimes (sur 2 500 étudiées) |
---|---|---|
Violences psychologiques | 61 % | 1 525 |
Violences verbales | Très près des violences psychologiques (chiffre non précisé) | — |
Violences physiques | 58,5 % | 1 462 |
Violences économiques | 25,3 % | 633 |
Violences sexuelles | 19,2 % | 480 |
Les violences économiques viennent en quatrième position, avec 25,3 % des femmes affectées, soit 633 victimes. Ces violences se manifestent par un contrôle abusif des ressources financières ou un refus de subvenir aux besoins familiaux. Elles illustrent une autre facette des discriminations systémiques que subissent les femmes.
Variétés de violence
Les violences sexuelles, bien qu’elles soient sous-déclarées en raison des tabous sociaux, concernent tout de même 19,2 % des femmes, soit 480 victimes. Ce chiffre pourrait être bien plus élevé si les femmes n’étaient pas souvent réduites au silence par la peur de stigmatisation ou de représailles.
Ces statistiques mettent en lumière les multiples formes de violences auxquelles les femmes gabonaises sont confrontées, malgré un cadre juridique de plus en plus étoffé. La promulgation de la loi n° 006/2021 relative à l’élimination des violences faites aux femmes marque une avancée significative. Cependant, son application reste encore trop timide, laissant de nombreuses victimes sans recours efficace.
Facteurs et causes
Plusieurs facteurs expliquent la persistance de ce fléau. Parmi eux, l’ignorance de certaines femmes de leurs droits, le poids des traditions, la pauvreté et des problèmes comme l’alcoolisme. Ces éléments créent un terreau favorable à la perpétuation des violences et limitent les capacités des femmes à dénoncer leurs bourreaux.
Face à cette situation, il est impératif d’intensifier les campagnes de sensibilisation pour briser les tabous entourant les violences faites aux femmes. Ces actions doivent s’accompagner de mesures concrètes, comme la création de refuges pour les victimes, une meilleure formation des forces de l’ordre et des juges, ainsi qu’un accès élargi à l’assistance juridique.
La lutte contre les violences faites aux femmes ne doit plus se limiter à des discours. Elle doit devenir une priorité nationale, mobilisant tous les secteurs de la société. Le Gabon ne pourra atteindre un développement durable que si les droits des femmes, la moitié de sa population, sont protégés et respectés.
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