Électricité : deux navires prêts à produire, mais le Gabon tarde à brancher la solution turque
Alors que les délestages persistent au Gabon, affectant gravement les ménages et les entreprises, deux centrales électriques flottantes de Karpowership, prêtes à produire, attendent toujours leur mise en service sur les côtes gabonaises. Pourtant, cette solution, validée en mai dernier, devait répondre de manière immédiate et économique aux besoins croissants en énergie. Mais le projet est aujourd’hui suspendu, suite à une décision officielle de la Direction générale de l’Énergie (DGE).
Dans une note datée du 22 novembre 2024 et adressée au représentant de Karpowership à Libreville, la DGE a annoncé l’arrêt temporaire du projet. Cette décision fait suite à une réunion tenue la veille sous l’égide d’Arnaud Engandji, conseiller spécial du président de la République et chef de département Énergie.
Une vue de la capitale gabonaise
Selon la DGE, "de nombreuses insuffisances relevées dans la mise en œuvre" du projet ont motivé cette suspension, bien que les autorités n’aient pas détaillé la nature exacte des manquements. En réaction, une enquête approfondie a été ordonnée afin de vérifier la "viabilité" du projet. Une commission spéciale sera bientôt constituée pour conduire cette analyse, et Karpowership a été invité à "collaborer pleinement" avec les autorités gabonaises.
Des navires à l’arrêt, des économies en suspens
Les navires KPS 50 Kony et KPS 52 Ebony, positionnés à Libreville, étaient prêts à fournir une électricité immédiatement disponible et à moindre coût. Selon Zeynep Harezi Yilmaz, directrice des opérations commerciales de Karpowership, cette solution aurait permis à la SEEG de réduire ses coûts de production de 30 à 40 % tout en améliorant la stabilité du réseau.
Outre leurs performances économiques, ces centrales électriques flottantes offrent une flexibilité géographique unique, évitant les lourds investissements nécessaires aux infrastructures terrestres. « Nos installations sont pleinement opérationnelles et prêtes à être connectées au réseau national », a déclaré Zeynep Harezi Yilmaz ce vendredi à nos confrères de L’Union.
L’arrêt du projet intervient dans un contexte où les délestages affectent gravement les ménages et l’économie gabonaise. Les citoyens, déjà confrontés à des coupures récurrentes, s’interrogent sur les raisons de ce blocage alors que la solution turque semble répondre à l’urgence.
Si les autorités gabonaises cherchent à garantir la viabilité et la conformité du projet, cette suspension retarde des économies estimées cruciales pour la SEEG et une amélioration immédiate des conditions de vie. « Une collaboration active entre toutes les parties est essentielle pour avancer et répondre aux besoins urgents du pays », a insisté Karpowership.
En attendant les conclusions de l’enquête et de la commission spéciale, ce gel prolongé risque de creuser davantage le fossé entre la demande croissante d’électricité et l’offre insuffisante, laissant le pays dans une situation énergétique incertaine.
@info241.com