Le dimanche 14 septembre 2003, le monde musical gabonais avait été attristé par le décès brutal d’un des virtuoses de la rumba gabonaise en la personne de Serge Egniga. De son vrai nom Serge N’kolo Egnigalimbèt, Egniga était né le 11 novembre 1972 à Lambaréné, chef-lieu de la province du Moyen-Ogooué. Percussionniste de renommée, il sera très rapidement repéré par l’Association pour la valorisation des traditions (AVDT).
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Le natif du lac Onangué sera également remarqué au cours de l’émission télévisée « Gabon, une province ». Mécanicien de hors-bord, il va se perfectionner dans la musique grâce notamment à la guitare qu’il avait reçue des mains de Jean-François Aveyra. Après son super parcours au sein de l’AVDT, où il avait fait ses preuves, sa carrière musicale prendra une autre dimension nationale et même internationale lorsqu’il va fouler les pieds au très prestigieux studio d’enregistrement Mandarine.
Son titre « Wa Ngoze »
Voulant devenir un artiste musicien, la chance de le devenir était là. Et avec un tel talent, les portes lui étaient désormais ouvertes. Sous la coupole du très célèbre Jean-Yves Messan, Serge Egniga sortira son premier album en 1997 intitulé « G’avilô ». L’ascension fulgurante du lacustre ira bien au-delà des espérances puisque les disques vont pleuvoir à ne plus finir. En l’espace d’une année, entre 2001 et 2002 il sort « Inongô ayilé » et « Awé ». Des chansons qui englobent tradition, rumba mais aussi du folklore.
Le tube « Inongo Ayilé »
Celles-ci ont emporté avec elles une foule de fans qui dépassaient les frontières. Survolant l’univers musical gabonais, il n’a eu de cesse de faire transcender certains fans sauf qu’une interrogation se posait bien avant sa mort. Celle de savoir s’il connaissait le jour de sa mort ? Une question qui reste sans réponse dans la mesure où la chanson « Où va la vie », a suscité moultes réactions. « Moi, je crois quand même qu’il avait des visions qui sortaient de loin. Il n’était pas simple au vue de ses chansons. Il devait parler avec les génies ou que ses parents lui avaient donné quelque chose. Ou ce n’était qu’un don de Dieu, mais il était spécial », affirme Franck Roboty, un fan de l’artiste vivant à Port-Gentil.
Le célébrissime « Où va la vie » de Serges Egniga
Généreux, aimant et simple c’est finalement dans la nuit du 13 au 14 septembre 2003 que le corps sans vie de l’artiste a été retrouvé sur la voie ferrée à Owendo. Comme le dit cette maxime « un artiste ne meurt jamais ». Ses paroles et ses disques sont la parfaite illustration de la manifestation de son être, son esprit parmi ses mélomanes. Cependant, 18 ans après ce tragique drame qui a secoué le pays, les responsables de son assassinat n’ont toujours pas été inquiété car les enquêtes peinent à avancer et la famille n’a de cesse de toujours attendre la vérité sur cette affaire.
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