Parachutée à Iboundji, Georgette Mavetsa ridiculise le PDG et la qualité de maire au Gabon
L’affaire fait grand bruit au Gabon depuis plusieurs jours après que la maire PDG de la localité d’Iboundji (Ogooué-Lolo, sud-est), Georgette Mavetsa, s’est prise les pieds dans le tapis en lisant son propre discours d’investiture. Une situation bien cocasse qui démontre le sérieux qui caractérise le Parti démocratique gabonais (PDG au pouvoir depuis 1968) dans le choix de ses candidats. Un parti enclin au parachutage électoral municipal et aux nominations de complaisance. Déjà au lendemain de son élection le 3 février dernier, les mauvaises langues affirmaient déjà que Georgette Mavetsa ne savait ni lire ni écrire. Des accusations qui semblent désormais se vérifier !
Y a-t-il eu une erreur de casting dans le choix du maire d’Iboundji ? La question mérite son pesant d’or au regard du spectacle navrant dont a été victime les habitants de la localité d’Iboundji la semaine dernière, lors de l’installation de la toute nouvelle édile PDG de la ville. Georgette Mavetsa, c’est son nom, a dans une vidéo devenue virale, fait le grand déballage de ses talents d’oratrice maladroite, incapable de lire son propre discours. Faisant craindre le pire pour ses administrés.
Une profonde erreur de casting
En effet, après son installation par la gouverneure de province, la nouvelle maire se devait d’adresser un discours protocolaire de remerciements à la tribune d’honneur de la place de l’indépendance. La nouvelle promue a plutôt montré de nombreuses lacunes dans son aptitude à la lecture d’un texte écrit. Laissant clairement entrevoir une maire peu lettrée témoin d’un choix politique à la sauvette qui n’honore pas le parti d’Ali Bongo qui l’a imposé aux habitants. Encore qu’il reviendra désormais à Georgette Mavetsa de représenter sa localité à travers le pays et hors de nos frontières.
L’extrait hallucinant du premier discours de la maire d’Iboundji
Un incident insolite qui a le chic de montrer la légèreté avec laquelle, le Parti démocratique gabonais se choisit ses élus locaux. Des hommes et des femmes dont le maniement de la langue administrative du Gabon est une véritable corvée plus qu’autre chose. On s’interrogerait presque sur leurs capacités à mettre en place des politiques publiques territoriales censées donner ses lettres de noblesse à une municipalité rurale qui en a grandement besoin.
Georgette Mavatsa, le fruit d’un parachutage politique
A y regarder de près, le maire d’Iboundji n’aurait pas dû être Georgette Mavetsa. Dans cette localité, la liste municipale était conduite par son beau-fils et enseignant Antoine Moubeyi. Georgette Mavetsa n’était que la numéro 9 de cette liste PDG présentée aux électeurs. Elle a, comme le parti au pouvoir en a le secret, profité du parachutage électoral dicté par les hautes instances du parti au pouvoir.
En effet, au Gabon le choix des maires n’incombe pas aux directement populations mais le fruit d’arrangements de clochers à la direction des partis. Celle-ci intime à ses élus municipaux des mots d’ordre de vote le jour du scrutin des responsables municipaux. C’est uniquement par ce mécanisme politique contestable que Georgette Mavetsa a ravi la vedette à ses 8 autres têtes de liste pour parvenir à être maire d’Iboundji. Selon encore les mauvaises langues, Mavesta doit sa nomination en qualité de maire, à son appartenance à la famille Loundou. Famille qui a de tout temps été toujours loyale au régime de Libreville. Un retour d’ascenseur.
De plus au sortir des locales du 6 octobre 2018, le parti au pouvoir qui a obtenu 11 conseillers municipaux contre 6 pour son unique adversaire Les Démocrates (LD, opposition), avait les coudés franches pour imposer Georgette Mavetsa à la tête de la ville au détriment d’Antoine Moubeyi pourtant tête de liste. L’élection de Mavesta s’y est déroulée le 3 février tel que l’avait imposé la direction du parti au pouvoir. Une désignation plutôt qu’une élection en bonne et due forme.
De sérieux doutes sur l’avenir d’Iboundji
Oui, il y a lieu de s’inquiéter pour Iboundji et ses habitants. S’inquiéter de l’avenir de cette municipalité désenclavée qui sera dirigée durant cinq ans par une maire qui « ne sait ni lire et écrire », clament depuis février ses détracteurs. Elle aura peine à lire son propre arrêté municipal encore moins d’arriver à défendre publiquement tout texte administratif. Oui, Georgette Mavetsa aurait grand besoin d’aide pour diriger Iboundji. Cela passe souverainement par la maîtrise de l’outil linguistique qu’est le français, la langue administrative du Gabon.
Même avec des langues nationales érigées en langues officielles, il est presque certain que Georgette Mavetsa aurait les mêmes difficultés de lecture. A moins de disposer d’un interprète qui traduirait pour elle, le français écrit. Ce sera là le lot quotidien de ces populations d’Iboundji qui n’ont pas porté cette dame à tête de la mairie centrale mais le travail oh combien laborieux des instances du parti au pouvoir qui pour le coup, a donné toutes ses chances à Mavesta. N’est-on pas à l’ère de l’égalité des chances prônée par Ali Bongo ?
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