Jeu de chaises musicales à la Primature gabonaise. Déclaré vainqueur par la seule Cour constitutionnelle gabonaise le 24 septembre nuit, Ali Bongo qui avait prêté serment mardi, a remercié ce mercredi son ancien Premier ministre Daniel Ona Ondo. Il est remplacé à ce poste par le désormais ancien ministre des Affaires étrangères Emmanuel Issoze Ngodet.
De nouveau « élu » au terme d’une présidentielle contestée et d’une crise post-électorale qui a fait plusieurs morts civils, Ali Bongo qui a prêté serment au pas de course, vient de promouvoir ce mercredi son ministre ministre des Affaires étrangères à la tête de la Primature gabonaise. Fidèle des fidèles d’Ali Bongo, Issoze Ngodet hérite d’une administration fissurée par une présidentielle qui aura connu deux vainqueurs.
Le sortant Daniel Ona Ondo très peu visible durant la crise post-électorale paie surement le prix de son effacement. C’est donc Emmanuel Issoze Ngodet qui aura le luxe d’ouvrir le bal des premiers ministres éphémères du second septennat d’Ali Bongo. Le futur gouvernement se veut d’ouverture notamment aux petits candidats malheureux de la présidentielle que sont Bruno Ben Moubamba, Raymond Ndong Sima, Gérard Ella Nguema ou encore Dieudonné Minlama Mintogo qui ont brassé moins de 2% des suffrages des populations, selon les résultats ajustés en faveur du président sortant par la Cour constitutionnelle.
Le principal opposant d’Ali Bongo, Jean Ping qui réclame toujours la victoire à cette présidentielle à un tour, a redit avec véhémence son refus de participer à un tel gouvernement ou à une quelconque main-tendue d’Ali Bongo. Reste donc les non-alignés tels que Paul Mba Abessole et Pierre Claver Maganga Moussavou dont la position n’est encore pas connue face à la crise post-électorale qui se poursuit encore ces jours malgré le verdict controversé de la Cour constitutionnelle.
Emmanuel Issoze Ngodet hérite donc d’une patate chaude qui est loin de perdre en intensité. D’autant que la victoire d’Ali Bongo reste contestée et plusieurs chancelleries internationales ont clairement mis en doute sa victoire dont l’ancienne puissance coloniale, la France, et les observateurs de l’Union européenne.
C’est donc au pas de course que le promu tentera de procéder aux nominations des membres devant composer ce gouvernement qui manquera toujours de légitimité malgré la stratégie d’ouverture usée par Ali Bongo pour asseoir ce que l’opposition désigne sans détour par le qualificatif de « hold-up électoral » quand elle n’évoque pas un coup d’Etat institutionnel. Qui pour rejoindre Ali Bongo, dont la victoire demeure aussi querellée que sa filiation dernièrement.
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