Louis-Claude Moundziéoud Koumba, un journaliste sportif gabonais d’exception
Il existe des hommes sur l’ensemble du globe terrestre qui ont marqué à jamais l’histoire de la profession qu’ils exerçaient et par-dessus tout, l’histoire de la patrie sur laquelle ils vinrent au monde. Au cœur même des conflits mondiaux, la guerre de la communication traduite par une propagande informative accrue et sélective a bien souvent fait pencher l’émoi collectif pour une cause bien précise. Cela illustre bien l’importante puissance de la presse, qui au fil des années, est devenue un des principaux pouvoirs qui régissent un Etat ou une société donnée.
Le journalisme, pan important des métiers de la communication et de l’information, est à bien des égards une activité socioprofessionnelle au sein de laquelle plusieurs hommes et autant de femmes se sont fait connaître et apprécier du grand public. Qu’ils soient écrits ou parlés, les émissions et autres programmes de chaînes de radio et/ou de télévision doivent inéluctablement leurs notoriétés aux individus qui par la voix, la compétence, le charisme et le professionnalisme fidélisent de très nombreux auditeurs et téléspectateurs.
L’illustre disparu
Certains de ses travailleurs des médias sont considérés par beaucoup comme des modèles et parfois même comme des légendes tant la fin de leur existence n’entache en rien le symbole qu’il représentait. En Afrique subsaharienne, un journaliste sportif de renom en provenance du Gabon représente bien cette observation et bien qu’étant une perte terrestre et un gain céleste, il aura scellé à tout jamais son image et son nom dans les tréfonds de la mémoire collective : Louis-Claude Moundziéoud Koumba (1964-2018) était son nom à l’état civil.
Naissance
C’est en 1964 que vint au monde Louis-Claude Moundziéoud Koumba. Sa naissance survint au Gabon précisément dans la ville de Mouila, capitale provinciale de la circonscription territoriale de la Nyanga.
Cursus
Louis-Claude Moundziéoud Koumba débute son parcours scolaire au sein même de sa ville natale. Après l’obtention de son Certificat d’études primaires, il est inscrit au collège Val-Marie de Mouila. Il finit par décrocher son baccalauréat à l’issue de son cursus secondaire. Suite à cela, Louis-Claude Moundziéoud Koumba s’envole pour le Sénégal afin d’y poursuivre ses études. Fasciné depuis sa tendre enfance par l’empathie et la rhétorique, le jeune Louis-Claude s’énamoure des métiers de la communication et de l’information mais en particulier d’un précisément : celui de journaliste. Installé à Dakar, il s’inscrit alors au Centre d’études des sciences et techniques de l’information (CESTI) basé à l’intérieur de l’Université Cheikh-Anta-Diop de Dakar aussi connue sous le nom d’Université Cheikh-Anta-Diop tout simplement.
Carrière journalistique
A la fin de ses études au Sénégal, Louis-Claude Moundziéoud Koumba rentre au Gabon pour y commencer sa carrière. Il est finalement engagé par la radio panafricaine « Africa n°1 ». Il est affecté dans la présentation des programmes parlés car son aisance dans l’expression, son calme et sa maturité professionnelle étonne plus d’un au regard de son âge et de sa faible expérience professionnelle. La passion qu’avait Louis-Claude Moundziéoud Koumba pour son métier faisait de lui, l’un des plus jeunes journalistes gabonais promis à une carrière de haut vol car au début de son parcours au sein de « Africa n°1 », sa rigueur et son savoir notamment en matière de sport médusait les anciens de la corporation en général mais aussi ses collaborateurs.
Il devint facilement un maillon important de l’univers de l’information et de la communication gabonaise dû en partie aux émissions d’informations qu’il présentait avec une prestance et délicatesse expression au grand bonheur des parois auditives des téléspectateurs. Fort de toutes ces qualités, Louis-Claude Moundziéoud Koumba sera promu chef du département des sports, rédacteur en chef puis propulsé directeur de la rédaction de « Africa n°1 » à la fin des années 1990.
Devenu un journaliste sportif célèbre, Louis-Claude Moundziéoud Koumba est approché par les équipes de la Confédération africaine de football (CAF) pour y offrir ses services. L’homme est désormais expérimenté et sa connaissance du ballon rond mais aussi du handball, autre sport qu’il affectionnait, font de lui un expert en matière de journalisme sportif sur les plans continental et international. S’inspirant de ses aînés dans le domaine à l’instar du chroniqueur sportif gabonais Ronny Mba Minko, du journaliste et reporter congolais Ghislain Joseph Gabio, du journaliste sportif guinéen Boubacar Kanté et du journaliste sportif ivoirien Jean-Louis Farah Touré.
Moundziéoud Koumba sera à plusieurs reprises « media officer » pour le compte de la CAF et de la Fédération international de football association (FIFA) pour couvrir les compétions de Coupe d’Afrique des nations (CAN) ou encore la coupe du monde. D’ailleurs, il demeura agent des médias de la CAF jusqu’au moment de sa disparition. C’est d’ailleurs Louis-Claude Moundziéoud Koumba qui fut choisi pour occuper les fonctions de président et porte-parole de la commission communication du comité d’organisation de la CAN 2012 (COCAN) coorganisée par la Gabon et la Guinée-équatoriale. Par ailleurs en 2013, il a été commissaire à la commission d’organisation de la 37ème édition du trophée des champions organisée par la Ligue de football professionnel (LFP) française.
C’est vers Louis-Claude Moundziéoud Koumba appelé affectueusement « La voix du Gabon pour l’Afrique » que s’était tournée la chaîne de télévision généraliste privée camerounaise « Canal 2 international » pour qu’il en soit l’un des consultants sportifs lors de la CAN 2019 censée se dérouler au Cameroun. Mais celle-ci n’eut finalement plus lieu pour cause de retards de livraison de travaux de la part des autorités camerounaises. Louis-Claude Moundziéoud Koumba fut aussi le premier directeur général du groupe « Radio-Télévision Renaissance » propriété de l’homme politique ngouni Yves-Fernand Manfoumbi anciennement dénommée « Télé MEJ » au moment où elle appartenait à l’assemblée du Bishop Sylvain Edzang. C’est aussi Moundziéoud Koumba qui fut l’un des principaux artisans de la création de la radio communautaire basée à Ndendé « Voix de la Dola » et il en assurait même l’animation et devait aussi dans le même élan, assurer la formation des jeunes de cette contrée du pays.
Au service du gouvernement
Louis-Claude Moundziéoud Koumba a travaillé au sein du gouvernement gabonais en tant que conseiller chargé des fédérations sportives notamment au ministère de la jeunesse, des sports et loisirs dirigé à cette époque par Egide Boundono Simangoye. Il a aussi été conseiller en communication d’Ida Retenot Assenouet ministre en ce temps de la Justice, Garde des sceaux, des Droits humains et des Relations avec les institutions constitutionnelles.
Fin d’émission
Pendant qu’il travaillait, Louis-Claude Moundziéoud Koumba est victime d’un étouffement soudain. Il est transporté à la hâte à l’hôpital d’instruction des armées d’Akanda ex Centre hospitalier université (CHU) d’Angondjé. C’est dans cette structure de santé sise dans la province de l’Estuaire en date du 10 décembre 2018 que la voix de Louis-Claude Moundziéoud Koumba cessa d’émettre. Il travaillait en effet sur un spot publicitaire pour une campagne de sensibilisation de la Haute autorité de communication (HAC) gabonaise.
Après que son corps soit exposé à son domicile de Libreville, la dépouille fut acheminée vers Mouila pour y être inhumée. Louis-Claude Moundziéoud Koumba reçut des hommages de plusieurs médias africains et internationaux mais aussi celui de l’ensemble de la presse gabonaise et plus particulièrement de l’association gabonaise de la presse sportive indépendante (AGPSI).
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