Le rapport 2018 de l’ONUSida publié en prélude de la journée mondiale de lutte contre le Sida célébrée demain, accable une nouvelle fois l’Afrique subsaharienne selon un expert régional. Intitulé « Savoir, c’est pouvoir — Connaître son statut sérologique, connaître sa charge virale », ce nouveau rapport révèle entre autre que 75 % des personnes vivant avec le VIH connaissent leur sérologie VIH.
« Dans le rapport de l’ONUSIDA 2018, l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale restent à la traîne, avec en 2017, seulement 26% des enfants et 41% des adultes ont eu accès au traitement, contre 59% des enfants et 66% des adultes en Afrique de l’Est et en Afrique australe », a déclaré le représentant du directeur régional de l’ONUSIDA, Dr Christian Mouala lors de la 4ème réunion régionale des populations clés qui se tient à Lomé mercredi et jeudi.
Il a révélé que depuis 2010, le nombre de décès liés au sida a diminué de 24% en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale contre 42% en Afrique de l’Est et australe. « Aussi, les populations clés concentrent près de la moitié des nouvelles infections à VIH dans le monde qui ne sont pas suffisamment prises en compte dans l’élaboration des programmes pour le VIH », a-t-il indiqué.
Dr. Mouala a souligné que « ce contexte nous interpelle et nous oblige à repenser nos stratégies afin de préserver nos acquis et repositionner le futur de la lutte contre le sida si nous voulons atteindre les objectifs fixés par nos Etats membres en 2016 ».
Face à cette situation, il souhaite soutenir conjointement, la collecte, l’analyse et la disponibilité de l’information stratégique pour orienter les efforts visant à faciliter l’accès des populations clés aux services prévention, soins et traitement du sida.
Il précisé que l’ONUSIDA a entrepris récemment en consultation avec des représentants d’organisations de la société civile, la relance de l’Atlas des populations clés, un outil visuel en ligne fournissant une gamme d’informations sur les membres des populations clés dans le monde, avec des données provenant de sources diverses et allant au-delà des méthodes traditionnelles. C’est un outil de surveillance mondiale du sida.
« Nous devons intensifier la prévention, le traitement, les services de soins et les services de soutien social fondés sur des données factuelles et fondées sur les droits de l’Homme et le droit à la santé pour chacun et chacune de nos citoyennes », a confié Dr Mouala. Il estime que les services doivent être fournis sans stigmatisation ni discrimination et adaptés aux besoins de chaque groupe de populations clés, y compris les jeunes, les professionnels du sexe et les usagers injectables.
« Aussi, une autre étape importante consiste à intégrer le dépistage du VIH à d’autres services de santé. Notamment les services de santé maternellement transmissibles et l’hépatite vitale », a-t-il poursuivi.
Il préconise un investissement dans des interventions structurelles, pour un environnement favorable, à travers la suppression des lois punitives et les pratiques répressives.
« Le dernier rapport de novembre 2018 de l’ONUSIDA montre que les principaux obstacles au dépistage du VIH, entre autres, sont la stigmatisation et la discrimination qui constituent une barrière considérable impactant négativement l’accès aux service de soins et de prévention », a conclu Dr Mouala.
Cliquez sur l’icone pour télécharger le synthèse du rapport de l’ONUSida 2018
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