Jean Boniface Asselé clame « ouvertement » l’échec d’Ali Bongo après 10 ans de pouvoir
Alors qu’Ali Bongo et ses soutiens ont jubilé hier sur les 10 ans de celui qui succédé à un Omar Bongo mort au pouvoir en 2009, les avis divergent sur le bilan de ces 10 années de pouvoir sans partage. C’est le cas de Jean Boniface Asselé qui n’a pas du tout été tendre avec les résultats attendus du projet de société d’Ali Bongo. Le membre de la majorité reconnait « ouvertement » l’échec de son projet politique et émet des doutes sur la capacité d’Ali Bongo à rebondir après les lourdes séquelles de son AVC qui continuent de l’accabler.
Ali Bongo n’a pas du tout un bilan élogieux pour ses 10 années de pouvoir, célébrées hier notamment par une longue interview au quotidien pro-gouvernemental l’Union bien qu’avec des images d’archives. Une première interview post-AVC où Ali Bongo s’est autocongratulé de son bilan à la tête du Gabon. Pour son oncle Jean Boniface Asselé, président du Cercle des libéraux réformateurs (CLR, majorité) le compte n’y est pas !
La une du quotidien L’union d’hier
Dans un bref entretien accordé toujours à nos confrères de l’Union ce jeudi, Jean Boniface Asselé dit tout haut ce qu’il pense de cette décennie de pouvoir de son neveu. « Si, pendant les premiers mois de sa mandature il a suscité l’admiration, il va sans dire qu’après, les choses ont commencé changer. Il faut le dire honnêtement », a-t-il déclaré sans langue de bois.
Bien qu’Asselé lui concède quelques bons points, le général à la retraite s’est voulu véridique : « Moi je dirai tout de même que beaucoup reste à faire, parce qu’on est entré dans la politique au lieu de faire du social ». Ali Bongo ferait désormais de la politique politicienne plutôt que d’agir pour le bien-être social des gabonais, à en croire ce leader de la majorité présidentielle qui éprouve toutes les peines du monde à rencontrer son neveu depuis son AVC.
Le logo de la célébration des 10 ans de pouvoir d’Ali Bongo
Revenant justement sur l’AVC d’Ali Bongo que les autorités gabonaises ont tardé à reconnaître officiellement, Jean Boniface s’est montré fort inquiet. Car selon lui, « sa maladie l’a freiné et l’inquiétude pour moi c’est que beaucoup auraient profité de cette maladie-là pour faire n’importe quoi ». Une critique à peine voilée de la cour actuelle d’Ali Bongo confiée au franco-gabonais Brice Fargeon, son directeur de cabinet présidentiel.
En guise de conclusion, Asselé a donné son verdict : « Je ne pense pas qu’il ait pu réussir, comme on le souhaitait. Cela, à cause de toutes ces raisons évoquées ». Le patron du CLR conclu même en émettant de forts doutes sur les capacités d’Ali Bongo a rebondir de son échec : « Est-ce qu’il peut redémarrer ? C’est un point d’interrogation. Il faut le dire ouvertement ».
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