Gabon : Immongault donne seulement 48h aux aspirants sénateurs pour déposer leurs dossiers

Le ministère de l’Intérieur, de la Sécurité et de la Décentralisation a publié, ce 17 octobre, un communiqué de presse invitant les candidats aux élections sénatoriales à déposer leurs dossiers dès ce lundi 20 octobre, pour une période limitée à 48 heures seulement. Cette injonction concerne tous les prétendants au scrutin prévu les 8 et 29 novembre prochains, appelés à se présenter auprès des commissions électorales locales compétentes, sous peine d’irrecevabilité.


Le texte, signé par le ministre Hermann Immongault, survient dans un contexte institutionnel particulièrement accéléré. Les membres de la Commission nationale d’organisation et de coordination des élections et du référendum (CNOCER) viennent à peine d’être nommés par ses soins, jeudi dernier, avant de prêter serment ce samedi devant la Cour constitutionnelle. À peine installée, les membres de la CNOCER se voient ainsi propulsés dans une phase opérationnelle décisive, avec une fenêtre de dépôt des candidatures exceptionnellement courte, fixée du 20 au 22 octobre.
Une procédure express sous contrôle du ministère de l’Intérieur
Selon le calendrier communiqué, les dossiers seront examinés du 23 au 24 octobre, avant la publication officielle des candidatures retenues le samedi 25 octobre. La campagne électorale, elle, s’ouvrira du 5 au 7 novembre. Une chronologie resserrée qui traduit la volonté du ministère de maintenir le cap sur les échéances sénatoriales, malgré un climat politique encore marqué par les contestations issues des législatives et locales.
Le communiqué officiel
Pour rappel, le précédent épisode électoral avait été entaché par plusieurs rejets de candidatures aux législatives, parfois pour des motifs administratifs jugés « excessifs » par certains partis. Cette fois encore, le ministère exhorte les candidats à constituer leurs dossiers « avec rigueur » afin d’éviter toute invalidation. Chaque dossier devra comporter une déclaration manuscrite, un extrait d’acte de naissance légalisé, un casier judiciaire récent, un reçu de déclaration de biens, une quittance de caution de 1 million de francs CFA, ainsi qu’une photographie officielle.
Des critiques sur un rythme jugé précipité
Cependant, cette course contre la montre soulève de nombreuses critiques dans les milieux politiques. Plusieurs formations estiment que le ministère agit dans la précipitation, alors même que les résultats définitifs des élections locales ne sont pas encore proclamés. Or, ce sont précisément les conseillers municipaux et départementaux élus lors de ces scrutins qui serviront de grands électeurs pour l’élection des futurs sénateurs. Une situation jugée paradoxale par de nombreux observateurs, qui y voient un risque de confusion institutionnelle.
Le planning fixé par le gouvernement gabonais
Étapes clés du processus électoral | Période prévue | Observations |
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Dépôt des dossiers de candidature | Du 20 au 22 octobre 2025 | Délai exceptionnellement court de 48 heures |
Examen des dossiers | Du 23 au 24 octobre 2025 | Étape décisive, risque d’irrecevabilités |
Publication des candidatures retenues | Samedi 25 octobre 2025 | Validation officielle par la Cnocer |
Campagne électorale | Du 5 au 7 novembre 2025 | Campagne de trois jours seulement |
Élections sénatoriales | 8 et 29 novembre 2025 | Deux tours prévus selon le Code électoral |
À Port-Gentil comme à Oyem, plusieurs responsables politiques dénoncent un calendrier imposé sans concertation et un manque de visibilité sur les critères de validation des candidatures. Malgré ces tensions, la CNOCER s’emploie à rassurer sur sa capacité à respecter les délais légaux. En attendant la publication officielle des candidatures samedi prochain, le climat politique reste sous haute tension, dans un contexte où la rapidité de l’administration électorale semble primer sur la sérénité du processus démocratique.
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