Alain Mondjo dit Alain Saint Pierre, un animateur hors-pair au service de la musique africaine
Que des émissions radios écoutées ! Que des programmes télés regardés ! S’il fallait se remémorer toutes les prestations que nous ont offert les mythiques animateurs de stations de radio et/ou de chaînes de télévisions, la nostalgie et les pensées profondes ne sauraient prendre congé de nos mémoires. L’animation radiophonique ou télévisuelle est l’un des axes prépondérants des acteurs de presse. Devant un micro ou une caméra, l’ingéniosité est de plus en plus grandissante pour captiver l’attention et attirer davantage l’estime.
La profession d’animateur radio et/ou de télé a connu un essor vertigineux ces dernières années avec notamment le développement de la Télévision numérique terrestre (TNT) qui a permis la transition de l’analogique vers le numérique. Par ailleurs, des pionniers de ce style de journalisme ont consenti des efforts importants à le valoriser et à le pérenniser en dépit des difficultés techniques auxquelles ils étaient confrontés.
Une photo de l’illustre disparu
Au Gabon, c’est la création de la radio panafricaine Africa n°1 qui modernisa profondément le journalisme en général et l’animation en particulier. Alain Mondjo (1959-2011) plus connu sous le pseudonyme d’Alain Saint Pierre fut l’une des voix qui porta haut l’animation à la gabonaise mais surtout panafricaine en l’occurrence dans la présentation, la promotion et l’expansion des artistes et des musiques noires et africaines.
Naissance
C’est au sein de la Communauté française, association politique entre la France et son empire colonial dont faisait partie le Gabon, que naît Alain Mondjo communément appelé Alain Saint Pierre en abrégé ASP. Sa naissance survint le 15 mai 1959 dans la circonscription territoriale du Moyen-Ogooué précisément dans la ville de Lambaréné.
Etudes
Elève assidu et rompu à la tâche, c’est sans encombre que Alain Mondjo décrocha tour à tour son certificat d’études primaires, son brevet d’enseignement du premier cycle ainsi que son baccalauréat. Pour poursuivre ses études, il décide de s’envoler pour l’Italie. Inscrit à la Faculté d’économie et de commerce de l’université de Rome, il y sort nanti d’un master en économie et tourisme.
Carrière professionnelle
A la fin de ses études, Alain Mondjo se lance dans la vie active en Italie. D’abord à Rome puis, il travailla dans l’Emilie-Romagne, une des régions italiennes dont le chef-lieu est la ville de Bologne située dans le Nord-est dudit pays. Peu après, notre protagoniste décide de rentrer au pays. Il est alors engagé par la radio panafricaine basée au Gabon « Africa n°1 » en janvier 1990. Alain Mondjo qui se fait affectueusement appeler Alain Saint Pierre se lance dans le travail en devenant l’animateur de plusieurs émissions télés et radiophoniques.
Il officie dans un programme de musique afro caribéenne autrefois animé par Edou Eyéné ou encore Yves Ziza du nom de « Kilimandjaro », une parade de succès autrement dénommée « Hit-parade » qui propose un classement de chansons africaines à succès afin d’en valoriser les auteurs et d’en faire la promotion. L’émission devient virale et très appréciée du grand public gabonais mais aussi africain et même au-delà. Alain Saint Pierre animera d’autres émissions très estimées des auditeurs et des téléspectateurs à l’instar de « Oxygène » ou encore de « Bol d’air », des émissions humoristiques, « Fréquence Douce » qui elle était un programme musical, « Tim et Tina » une chronique de radio mais aussi « Africadance », un spectacle musical au cœur des discothèques africaines créé en l’an 2000.
Fort de l’enthousiasme et de la bonne humeur qu’il transmet, Alain Saint Pierre devient un animateur vedette. Il a d’ailleurs carte blanche auprès des stars du continent et des étoiles montantes de la musique africaine. Devenu un incontournable du show-business africain, Alain Saint Pierre lie des affinités très fortes avec plusieurs grands noms de la musique continentale tels que Papa Wemba, Meiway, Koffi Olomidé et bien d’autres. Cependant, Alain Saint Pierre offre aussi ses services à d’autres organes d’informations.
Il intègre l’organisation « United World Communication » installée dans la capitale gabonaise et en devient le responsable de ru réseau d’affichage et de la communication ; il était aussi sociétaire de l’annuaire artistique « Le Gombiste ». Les pouvoirs publics feront aussi appel à lui pour qu’il puisse apporter son savoir dans l’enrichissement des programmes de la télévision nationale. Il est alors copté par la Radiodiffusion télévision gabonaise (RTG) en tant que producteur indépendant au sein de sa deuxième chaîne de télévision, la RTG 2. Là-bas, il y mettra sur pied quelques émissions non négligeables.
En 2003, « Africa n°1 » met fin au contrat de Alain Saint Pierre sans qu’aucune explication plausible ne soit donnée. Conscient de son potentiel, la chaîne de télévision privée gabonaise « TV+ » s’attache les services de ASP en 2006. Il conçoit et anime une nouvelle émission musicale afro caribéenne du nom de « Safari ambiance ». L’émission était également retransmise sur « Go Africa TV », chaîne de télévision du groupe médiatique gabonais « BO Communication ».
Autres activités
Véritable encyclopédie de la musique contemporaine noire et africaine, Alain Saint Pierre était souvent approché et consulté pour sa connaissance dans le domaine. Il n’hésitait pas par moment à pondre quelques articles pour d’autres organes de presse en l’occurrence « Gaboneco », « Misamu », « La Nouvelle République » ou encore « Gabonreview ». Alain Saint Pierre avait aussi fondé une agence de communication répondant au nom de « ASP.Com » particularisé dans l’évènementiel.
Trépas
A moins d’un mois de sa disparition, Alain Mondjo dit Alain Saint Pierre fut diagnostiqué d’un cancer de la gorge. Chose étonnante car l’homme bien qu’étant souvent au contact des soirées mondaines en raison de sa profession ne consommait ni d’alcool ni de tabac. Il décida alors de suivre des séances de chimiothérapie. Mais le destin ne fut pas si lumineux pour cette icône. Alain Saint Pierre disparait à jamais des écrans télés et des postes de radio le lundi 4 juillet 2011 après que son état de santé ne se soit aggravé la veille. Il avait 52 ans.
Le décès de Alain Saint Pierre avait provoqué une vague d’émotions sur l’ensemble du continent africain et ailleurs. Robert Brazza, animateur et journaliste célèbre de Canal+ Afrique, avait même fait le déplacement à Libreville. Alain Saint Pierre avait été vu pour la dernière fois au 1er salon du bâtiment organisé du 16 au 18 juin 2011 à Libreville. Il en gérait même le portefeuille des relations presse. Après que sa dépouille ne soit exposée au domicile de famille sis au quartier derrière l’hôpital, Alain Saint Pierre a été inhumée au cimetière de Lalala situé dans le 5ème arrondissement de Libreville.
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