Un leader syndical des artistes gabonais appelle ses pairs à s’enrôler pour sanctionner Ali Bongo

Ali Bongo n’a visiblement pas la côte auprès des artistes gabonais. Du moins auprès de certains qui jugent son bilan après 14 ans à la tête du Gabon, catastrophique pour la condition des artistes. C’est en tout cas ce que pense Norbert Epandja, jugé proche de l’opposition. Dans une lettre ouverte adressée le 11 mai aux autres artistes, le président du SYA appelle clairement à tourner la page Ali Bongo dont la famille trône depuis 55 ans sur le Gabon.

Promesses non tenues pour les artistes

« Vous rendez-vous compte que pendant ses 14 ans de règne à la tête de notre pays, Ali BONGO, qui est pourtant un artiste-musicien, n’a pris aucune mesure gouvernementale permettant l’amélioration des conditions sociale et de travail des artistes », a relevé en colère Norbert Epandja. Avant d’enfoncer le clou : « Au contraire, nous sommes toujours dans l’attente des choses qu’il nous a promises depuis 2009 ».

En effet depuis son arrivée au pouvoir après la mort de son père en 2009, Ali Bongo avait promis aux artistes l’instauration des droits d’auteur. Une promesse électorale jusque-là non tenue après 14 ans de règne. A l’approche de la présidentielle d’août, son ministre de la Culture a sorti en janvier dernier un projet de loi portant seulement sur le statut de l’artiste. Très loin de la promesse faite par Ali Bongo qui a pourtant le contrôle total sur les deux chambres parlementaires pouvant statuer sur la question.

Un appel à l’unité contre Ali Bongo

Et Norbert Epandja de déplorer : « Nous, artistes gabonais, refusons d’interférer dans les affaires politiques. Mais curieusement, le politique impacte sur nos vies et nos carrières. Et cet impact est aggravé par notre immobilisme ». Et de renchérir : « L’immobilisme, la peur et la résignation sont des armes des faibles et des personnes sans convictions, sans repères et sans talent. Nous devons les combattre ».

Le président du SYA appelle ainsi à l’unité des artistes pour dépasser ces clivages. Les invitant à « mettre de côté, ne fusse que pour un temps, nos divergences, nos égos et nos querelles intestines pour régler nos problème communs. Et le premier de ces problèmes est le régime BONGO-PDG », a-t-il conclu. « Aujourd’hui, ce qu’on vous demande ce n’est pas de faire de la politique, mais de remplir votre devoir citoyen, en allant voter », a laissé entendre le leader syndical des artistes.