Présidentielle 2025 : Les dissidents du PDG crient au « scrutin verrouillé » mais actent la victoire d’Oligui !

À l’issue de l’annonce des résultats provisoires de la présidentielle du 12 avril, un groupe de quatre dissidents du Parti démocratique gabonais (PDG), revendiquant l’héritage d’Ali Bongo, a tenu à faire entendre sa voix. Lors d’une déclaration solennelle ce samedi à Libreville, cette aile dite “légaliste” du PDG a reconnu la victoire de Brice Clotaire Oligui Nguema tout en dénonçant “une mascarade électorale” organisée par le pouvoir de transition.

Ces anciens cadres du parti, désormais marginalisés depuis le coup d’État du 30 août 2023, affirment “ prendre acte ” de la proclamation du président de la Transition comme vainqueur du scrutin, avec un score “ extraordinaire ” porté de 90,35 % à 94,85 %. Un résultat qu’ils jugent invraisemblable et révélateur d’“ une centralisation des résultats peu orthodoxe ”. “ Ce score rappelle des pratiques d’un autre temps ”, a estimé hier leur porte-parole, Ali Akbar Onanga Y’Obegue.
Attaques en règle
Rappelant leur attachement à la mémoire d’Omar Bongo et à la légitimité d’Ali Bongo, les quatre membres du collectif comprenant notamment l’avocat et ex minitre Françis Nkea Ndzigue, dénoncent un processus électoral verrouillé, marqué selon eux par l’exclusion d’acteurs politiques majeurs, l’absence de neutralité des institutions et l’usage abusif des moyens de l’État au profit du candidat du CTRI. “ Aucune des promesses faites après le coup d’État n’a été tenue ”, affirment-ils, évoquant l’absence de refondation institutionnelle ou de garanties démocratiques.
Thème | Critiques formulées | Arguments et justifications |
---|---|---|
Processus électoral | Scrutin qualifié de « mascarade électorale » | Score jugé invraisemblable (de 90,35 % à 94,85 %) ; centralisation opaque des résultats |
Cadre électoral | Absence d’un cadre inclusif, transparent et neutre | Exclusion de forces politiques majeures, verrouillage du processus, manque d’ouverture démocratique |
Respect des promesses de la transition | Aucune promesse tenue | Ni refondation institutionnelle, ni ouverture du jeu politique, ni élections libres et démocratiques |
Rôle des institutions | Instrumentalisation des institutions et des médias | Contrôle total du CTRI sur le processus, absence de contre-pouvoirs, usage abusif des moyens de l’État |
Résultat du scrutin | Résultat présenté comme peu crédible | Score élevé rappelant des régimes autoritaires ; manque de transparence |
Position du PDG | Refus de s’associer au régime issu du putsch | Le PDG se dit dépossédé « par la violence politique » et choisit de passer dans l’opposition |
Projet du président élu | Déconnecté des attentes populaires | Jugé en décalage avec les aspirations à la justice sociale, la gouvernance démocratique et la transparence |
Voie à suivre | Appel à la formation d’un front démocratique | Volonté de construire un projet alternatif crédible et rassembler les forces vives du pays |
Fidélité aux principes | Fidélité à Ali Bongo et à Omar Bongo | Réaffirmation de la légitimité historique du PDG, rejet d’une posture opportuniste |
A la différence de leurs pairs qui ont appelé à voter Oligui Nguema lors de la présidentielle, ce groupe annonce par ailleurs que le PDG qu’ils représentent se placera désormais dans l’opposition, considérant que la transition a été détournée de son objectif initial et que le scrutin du 12 avril a servi de “ tremplin à une reconcentration du pouvoir ”. Selon eux, “ la rupture promise a accouché d’un prolongement du régime militaire sous une façade électorale ”.
Un appel à relancer le PDG
Malgré leur mise à l’écart de la scène politique nationale depuis la chute d’Ali Bongo, les signataires de cette déclaration promettent de porter un “ projet alternatif, crédible et ambitieux ”, fidèle aux idéaux du PDG originel. Ils appellent à la formation d’un front démocratique pour contester ce qu’ils perçoivent comme une confiscation du pouvoir au détriment des aspirations du peuple gabonais.
En reconnaissant le nouveau président tout en rejetant la légitimité du processus électoral, ces figures du PDG tentent de se réinscrire dans le débat politique post-transition. Leur sortie marque aussi une volonté de maintenir vivante la mémoire du régime déchu et de préparer, déjà, les prochaines étapes de la recomposition politique au Gabon.
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