Les hommes ont moins de chances d’avoir accès au traitement contre le VIH et sont plus susceptibles de décéder de maladies associées au sida. C’est le constat du dernier rapport publié vendredi par le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) à l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le sida célébrée chaque 1er décembre.
Selon ce rapport, les hommes sont moins susceptibles d’effectuer un dépistage du VIH ou d’accéder à la thérapie antirétrovirale. A travers le monde, moins de la moitié des hommes séropositifs au VIH sont sous traitement, en comparaison avec 60 % des femmes. Les études montrent que les hommes sont plus susceptibles que les femmes de débuter le traitement tardivement, de l’interrompre et d’être perdus au cours du suivi du traitement.
« Lutter contre les inégalités qui mettent en danger les femmes et les filles face au VIH est la priorité absolue de la riposte contre le sida, » a déclaré dans un communiqué le Directeur exécutif de l’ONUSIDA, Michel Sidibé. « Mais il existe un angle mort concernant les hommes : les hommes n’utilisent pas les services destinés à la prévention du VIH ou au dépistage du VIH, et ils n’ont pas accès au traitement de la même manière que les femmes ».
Pour M. Sidibé, l’accès des hommes aux services de traitement et de prévention du VIH engendre un triple dividende. « Ils se protègent eux-mêmes, ils protègent leurs partenaires sexuels et ils protègent leurs familles », a souligné le chef d’ONUSIDA.
Face à l’épidémie de VIH : « tout le monde compte ! »
Pour l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’épidémie de VIH a évolué au fil des ans, frappant de façon disproportionnée les communautés et les individus les plus vulnérables et les plus marginalisés. « En cette Journée mondiale du sida, nous sommes là pour rappeler que tout le monde compte ! », a martelé le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’OMS.
Aujourd’hui, 21 millions de personnes dans le monde reçoivent un traitement antirétroviral qui leur permet de vivre pleinement et d’être actives. Chaque jour, de moins en moins de personnes sont infectées par le VIH et meurent.
« Mais ces succès masquent les nombreuses disparités et difficultés qui persistent », a nuancé le Dr Tedros. « Pourquoi, alors que l’on reconnaît depuis 3 décennies le rôle essentiel des communautés dans la riposte au VIH, les populations les plus à risque sont-elles encore laissées de côté, marginalisées et discriminées ? »
Selon l’OMS, les hommes ayant des rapports sexuels avec d’autres hommes, les travailleurs du sexe, les personnes transgenres, les personnes qui s’injectent des drogues et les détenus représentaient 40% des nouvelles infections à VIH en 2016. La grande majorité de ces personnes continuent à être privés des services de santé de base.
Pour le chef de l’OMS, les services de santé doivent être adaptés pour répondre aux besoins des populations les plus à risque et des populations touchées. Cela passe par l’application d’une politique de ’tolérance zéro’ à l’égard de la stigmatisation et de la discrimination dans tous les services de santé et la reconnaissance des communautés comme partenaires indispensables à la riposte.
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