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Débandade

Grande saignée au PDG : les rats continuent de fuir un navire à la dérive depuis la chute d’Ali Bongo

Grande saignée au PDG : les rats continuent de fuir un navire à la dérive depuis la chute d’Ali Bongo
Grande saignée au PDG : les rats continuent de fuir un navire à la dérive depuis la chute d’Ali Bongo © 2025 D.R./Info241

Le Parti démocratique gabonais (PDG), ex-parti hégémonique sous les Bongo père et fils, vit ces dernières semaines un naufrage méthodique, silencieux, mais implacable. De Libreville à la Ngounié, en passant par le Woleu-Ntem, les démissions s’enchaînent. Anciens ministres, élus, militants de base : tous fuient un parti désormais perçu comme toxique, impopulaire, sans boussole ni avenir. L’ambition ? Se recaser sous la bannière d’Oligui Nguema, nouveau chef d’orchestre d’un paysage politique en pleine reconfiguration.

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C’est une scène pathétique à laquelle on assiste, amplifiée par les réseaux sociaux et les confidences audio qui fuient par grappes. Comme ce militant de la Ngounié, désabusé dont l’audio a fuité hier, qui ne sait même plus à qui adresser sa lettre de démission : «   On a deux courants du parti. On a le courant de Blaise Louembé et l’autre d’Ali Akbar Onanga. Moi, j’envoie ma démission à qui ?  ». L’ancien géant politique, autrefois redouté pour sa discipline quasi militaire, est devenu une maison hantée où plus personne ne sait qui commande.

Cynisme décomplexé et fidélités à géométrie variable

Le PDG paie aujourd’hui ses années d’errance idéologique et d’arrogance électorale. L’audio devenu viral est une plongée sans filtre dans l’esprit d’un cadre perdu entre deux eaux : «   Le parti, on ne cotisait pas. On vivait sur les caisses du Trésor. Maintenant qu’on n’est plus au pouvoir, il n’y a plus rien à manger.  » Tout est dit. Fin de l’État providence version PDG. Privé d’oxygène budgétaire, il s’effondre sur lui-même.

La déclaration de démission collective des membres du Woleu-Ntem vendredi dernier

Ce qui frappe, c’est le cynisme assumé de ces militants déçus, sans une once de honte ou d’autocritique. L’un d’eux l’admet sans détour : «   Chez nous, il n’y a pas d’idéologie. Ceux qui ont profité, ils ont profité. Ils lâchent le navire au moment où il n’y a plus rien.  » L’aveu est brutal, mais révélateur. Le PDG était un outil de pouvoir, une machine clientéliste et électoraliste, jamais un véritable projet de société. Aujourd’hui, le costume est trop grand pour des héritiers politiques sans convictions.

Deux ailes, un seul chaos

La fracture est désormais officielle. Entre l’aile «  pro-Oligui  » menée par Blaise Louembé et celle d’Ali Akbar Onanga restée dans l’opposition de façade, le PDG s’écharpe sur son propre cadavre. «   C’est vous les membres du bureau politique. Il faut assumer jusqu’au bout, même s’il n’y a plus les moyens   », lâche un autre militant dans l’audio, comme un dernier rappel à ceux qui jouaient les chefs dans les belles années. Mais le vernis craque. Le parti de masse est devenu un parti fantôme.

Ce qui n’a pas été fait par les résolutions du Dialogue national inclusif (DNI), que les autorités de la transition avaient refusé d’appliquer en maintenant les cadres PDG éligibles, est désormais réalisé par l’instinct de survie politique de ces mêmes cadres. Ils désertent pour éviter l’isolement. «   Même sous Omar, c’était compliqué. Sous Ali, c’était encore plus dur. Mais au moins il y avait les moyens. Là, le nouveau président n’est pas avec nous. On fait comment ?  », résume un militant qui, à lui seul, condense tout le drame d’un parti hors-sol.

La politique du ralliement par défaut

Ceux qui restent sont tétanisés par la peur de rater le train du pouvoir. Le gouvernement Oligui fait office de nouvelle arche. Le discours est clair : il faut «   aller tenter sa chance ailleurs  », parce que «   c’est déjà mort   ». En attendant les législatives, personne ne veut être celui qui aura collé une affiche PDG sur un mur de village. Trop risqué. Trop honteux. Même les fidèles d’hier préfèrent filer en silence, lettre de démission dans une main, CV dans l’autre.

Et pendant que les dignitaires de la Transition observent ce carnage avec un silence complice, une question reste en suspens : jusqu’à quand le PDG survivra-t-il à sa propre lente agonie ? Peut-être le temps que ses derniers fidèles comprennent, eux aussi, que dans la Cinquième République d’Oligui Nguema, il n’y a plus de place pour les reliques d’un régime que tout le monde a juré d’oublier.

@info241.com
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