Enrôlement truqué, lois au profit d’Ali Bongo et xénophobie : Alternance 2023 tape du poing sur la table
Alternance 2023 a organisé le mercredi 21 juin à Libreville, dans un hôtel de la place, une conférence de presse dans laquelle plusieurs points ont été abordés notamment l’enrôlement bafoué, la déclaration de biens, la xénophobie et bien d’autres.
C’est pour rendre le Gabon aux gabonais par la force démocratique des urnes lors des élections présidentielle, législatives et locales à venir, qu’est la plateforme Alternance 2023 a organisé ce mercredi à Libreville, une conférence de presse en compagnie des responsables des partis politiques de l’opposition. Un engagement ferme aux côtés de toutes les gabonaises et gabonais décidés à mettre fin à un pouvoir en place, spécialisé dans des débats de diversion puisqu’incapable de présenter son bilan de gestion qui, de toute évidence, est catastrophique au terme de ces 14 dernières années.
Les leaders d’Alternance 2023 ce mercredi
C’est en tout cas ce qu’en pense Alternance 2023 qui a dénoncé des manquements au sein du pouvoir en place. Dans son discours de circonstance, François Ndong Obiang a tenu à remercier. « La Plateforme Alternance 2023 adresse ses plus vives félicitations au peuple gabonais pour cette expression de sa confiance dans la démocratie et sa détermination à obtenir par les urnes une véritable alternance politique au Gabon », s’est félicité le président en exercice d’Alternance 2023 par ailleurs président de Réagir François Ndong Obiang.
En effet, du lundi 8 mai 2023 au dimanche 11 juin 2023, malgré des conditions d’organisation approximatives, les gabonaises et les gabonais ont manifesté leur ardent désir de changement en se rendant massivement dans les centres d’enrôlement pour s’inscrire sur la liste électorale, procéder au changement de leur lieu de vote ou tout simplement s’assurer que leur nom y figurait toujours. Avec beaucoup d’irrégularités, François Ndong Obiang fustige tout de même la démarche en ce qui concerne cette révision.
« L’organisation de cette révision de la liste électorale, inexplicablement ramenée à 30 jours, a été lamentable. Dans de nombreuses localités, les enrôlements ont effectivement débuté plus d’une semaine après la date de début des opérations. Dans plusieurs ambassades du Gabon à l’étranger, les centres d’enrôlement étaient fermés les samedi et dimanche. Ainsi, tous les Gabonais n’ont pas disposé des 30 jours légaux pour s’inscrire sur la liste électorale », a-t-il relevé.
Dans sa déclaration, il a regretté également la présence sur les listes électorales de personnalités dont nul ne pouvait ignorer qu’elles sont décédées depuis plus d’un an. Il a surtout questionné la fiabilité de l’actuel fichier électoral gabonais créé il y a dix ans. Aussi, la tristesse du président en exercice d’Alternance 2023 a été grande face aux comportements rétrogrades auxquels les gabonais ont assisté notamment dans le commerce des récépissés d’enrôlement aux abords des mairies, les pressions exercées sur les fonctionnaires, les agents des forces de défenses et de sécurité et leurs familles,. Ce afin que ceux-ci se fassent enrôler dans des circonscriptions choisies pour eux.
« Nous demandons aux Gabonais de rester mobilisés et de redoubler de vigilance. La révision de la liste électorale n’est que le début du processus de libération du Gabon », a lancé François Ndong Obiang. Avant d’ajouter : « Le pouvoir qui a compris que sa défaite est désormais inévitable, s’entête à vouloir se tailler des élections sur mesure en organisant l’élimination de ses concurrents par la création de règles iniques. Cela est inacceptable et Alternance 2023 est déterminée à ne pas laisser prospérer ces démarches de mauvais perdants », promet le président en exercice d’Alternance 2023, François Ndong Obiang.
Pour finir, il dénonce avec fermeté l’urgence et la précipitation dont a fait montre le parlement gabonais, qui a modifié les dispositions législatives relatives à l’élection du président de la République, permettant à Ali Bongo de faire légalement campagne avec les moyens de l’État en se déplaçant lors de la campagne électorale avec les avions, les hélicoptères et les voitures de l’État ; de se loger dans les palais de la République lors de ses étapes de campagne, héberger et nourrir ses équipes et ses convives. Alternance 2023 dénonce également la déclaration de biens qui viole selon elle le principe d’égalité aux prochaines élections. Il s’agit en effet, d’un décret demandant aux candidats à l’élection présidentielle, aux élections législatives et aux élections locales de remettre leurs déclarations de biens à des délégations spéciales créées dans les neuf provinces.
Or en matière de droit, un décret ne pourrait violer une loi. « Cela est inacceptable et nous ne pouvons l’accepter. La Cour Constitutionnelle sera saisie afin d’annuler ces dispositions qui violent le principe d’égalité de tous les candidats à l’élection présidentielle. La déclaration des biens a un caractère strictement confidentiel. Elle est reçue et conservée par le Secrétaire Général de la Commission nationale de lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite », a rappelé la plateforme Alternance 2023.
En revanche, pendant même que la délivrance du récépissé de déclaration des biens est gratuite pour tous les autres déclarants (l’agent public nouvellement intégré, l’agent public bénéficiaire d’une nomination à fonction et le titulaire d’un mandat électif), ce décret du 5 juin 2023 exige aussi le paiement de frais de gestion de 200 000 FCFA pour les candidats à l’élection présidentielle, 30 000 FCFA pour les candidats aux élections législatives et 20 000 FCFA pour chacun des colistiers sur les listes de candidature aux élections locales. Lesquels frais de gestion ne sont inscrits dans aucune loi de finances.
« Toutes ces manipulations des textes et cette organisation du désordre sont le fait d’un pouvoir qui redoute les prochaines élections et essaie de tout faire pour en contrôler l’issue. Mais cela n’entamera en rien la détermination des gabonaises et des gabonais à en finir avec un pouvoir à bout de souffle et qui, visiblement, se cherche un commandant en chef depuis 2018. Alternance 2023, nous avons décidé d’aller ensemble aux élections dans les conditions imposées par le pouvoir, de les gagner ensemble et de prendre le pouvoir ensemble », promet Alternance 2023.
La plateforme de l’opposition dénonce avec force les accusations du pouvoir en place qui qualifient les gabonais de « xénophobes » avant de rejeter cette sorte de « gabonophobie » de celles et ceux qui portent des œillères pour ne point voir la mobilisation et l’exigence des gabonais, désireux de se réapproprier leur pays. Un pays où la philosophie du « Gabon d’abord » doit cesser d’être un slogan creux, parce que les langues, les cultures et les valeurs ancestrales sont méprisées et vicieusement remplacées, sans débat ni demande populaire, par des modèles de société importés selon Alternance 2023.
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