Le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a pris ce mardi soir une série de mesures radicales pour redresser la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG), confrontée à une crise profonde affectant la fourniture d’eau et d’électricité à travers le pays. Selon le communiqué n°65 du CTRI, ces décisions visent à résoudre les dysfonctionnements persistants de l’entreprise, tout en préservant les intérêts des usagers et des travailleurs.
Mise sous administration provisoire
L’une des premières actions décidées par le Président de la Transition, le Général de Brigade Brice-Clotaire Oligui-Nguema, est la mise en administration provisoire de la SEEG. Un administrateur provisoire sera nommé lors du prochain Conseil des ministres pour superviser la restructuration de l’entreprise. Cette décision marque un tournant significatif dans la gestion de la SEEG, dont les faiblesses de management ont été identifiées comme l’une des principales causes des problèmes actuels.
Voici un tableau résumant les 11 mesures prises par le CTRI pour redresser la SEEG :
N° | Mesure |
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1 | Mise en administration provisoire de la SEEG et nomination d’un administrateur provisoire au prochain Conseil des ministres. |
2 | Refondation de l’organigramme avec plus de verticalité et une organisation axée sur l’efficacité, la simplicité et le contrôle, avec des profils techniques. |
3 | Réduction du nombre de directeurs ou assimilés de 51 à 14, avec 21 divisionnaires. |
4 | Renégociation de la dette avec mise en place d’un plan d’appurement. |
5 | Digitalisation et sécurisation de tout le système informatique, ainsi que refonte du parcours client. |
6 | Création d’une direction de la sécurité et de la lutte contre la fraude, dirigée par un membre du CTRI. |
7 | Réduction des traitements des cadres dirigeants selon une nouvelle grille salariale. |
8 | Lancement de l’opération « 1 Gabonais, 1 compteur » pour résoudre le problème de disponibilité des compteurs. |
9 | Uniformisation progressive des modèles de compteurs pour n’avoir à long terme qu’un seul modèle. |
10 | Remplacement des compteurs jugés douteux. |
11 | Poursuite des audits et enquêtes en cours, sans réduction d’effectifs ni impact sur les salaires des agents. |
Le CTRI a également ordonné une refonte complète de l’organigramme de la SEEG. Le nombre de directeurs ou assimilés passera de 51 à 14, accompagnés de 21 divisionnaires. Cette nouvelle structure organisationnelle vise à renforcer l’efficacité, la simplicité et le contrôle, avec un accent sur les compétences techniques. Par ailleurs, un plan d’appurement de la dette sera mis en place, incluant une renégociation des dettes existantes.
Modernisation et sécurisation
La digitalisation du système informatique et la refonte du parcours client sont également au cœur des réformes. Une nouvelle direction de la sécurité et de la lutte contre la fraude, dirigée par un membre du CTRI, sera créée pour sécuriser les opérations de la SEEG. En outre, les cadres dirigeants verront leur traitement réduit, conformément à une nouvelle grille salariale applicable sous l’administration provisoire.
Le communiqué du CTRI
Pour répondre au problème récurrent de la disponibilité des compteurs, le CTRI a lancé l’opération « 1 Gabonais, 1 compteur ». À cet effet, 18 000 compteurs monophasés et 4 500 compteurs triphasés seront remis à la SEEG le 30 août prochain. Le coût d’installation de ces compteurs sera considérablement réduit : 70 000 francs CFA pour les compteurs monophasés (contre 140 000 francs CFA auparavant) et 120 000 francs CFA pour les triphasés (au lieu de 280 000 francs CFA). Toute installation facturée au-delà de ces tarifs sera passible de sanctions légales.
Maintien des effectifs et poursuite des audits
Le CTRI a tenu à rassurer les travailleurs de la SEEG : aucune réduction d’effectifs n’est prévue, et les salaires des agents ne seront pas impactés par les réformes en cours. Les audits et enquêtes en cours se poursuivront, avec un accent particulier sur le remplacement des compteurs jugés douteux.
Enfin, le CTRI a lancé un appel au patriotisme, invitant les personnels et syndicats de la SEEG à soutenir ces réformes pour assurer la survie de cette entreprise cruciale pour le Gabon. Le message du CTRI est clair : la SEEG est un bien commun, et sa renaissance est une affaire de tous.
Avec ces mesures, le CTRI espère mettre fin aux coupures d’approvisionnement et aux délestages qui affectent la vie quotidienne des Gabonais, tout en rétablissant la confiance des usagers envers la SEEG.
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