20 candidats aux examens de fin d’année 2023 à la prison centrale de Port-Gentil
Ils sont au total 20 candidats incarcérés à la maison d’arrêt de Port-Gentil (Ogooué-Maritime, ouest du Gabon) qui vont participer cette année aux examens scolaires session 2022-2023. Contrairement à l’année dernière, la prison qui souhaite devenir un centre d’examen, alignera des candidats autant au baccalauréat, au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et au Certificat d’études primaires et élémentaires (CEPE).
La réinsertion sociale est une réalité dans les établissements pénitentiaires du Gabon. Soucieuse de l’avenir de jeunes élèves en conflit avec la loi, la prison centrale de Port-Gentil n’hésite pas à accompagner les détenus candidats. Souvent en situation de décrochage scolaire, de nombreux détenus décident malgré tout de reprendre le chemin de l’école pour anticiper leur réinsertion professionnelle. Loin des salles de cours classiques, ils planchent sur leur examen depuis la prison.
Une vingtaine de candidats
Cette année scolaire 2022-2023 ne dérogera pas à la règle. Au total, ils sont 20 candidats à vouloir tenter leur chance aux différents examens nationaux dont 4 au Certificat d’études primaires (CEP), 15 au Brevet d’études du premier cycle (BEPC) et un unique candidat au baccalauréat. Ce dernier avait déjà obtenu au cours de l’année 2020-2021 son BEPC depuis ce milieu carcéral.
Une autre vue de cette maison d’arrêt
L’année dernière, la prison centrale de Port-Gentil avait seulement enregistré, la participation de candidats au Brevet d’études du premier cycle. Avec ce nombre important de candidats pour la session 2022-2023, la maison d’arrêt de la capitale économique suggère qu’un centre d’examen leur soit accordé, pour mieux sécuriser les détenus en période d’examen afin d’éviter une logistique assez importante des agents mais surtout, leur stigmatisation lors des épreuves par d’autres candidats.
Un centre d’examen souhaité
« C’est notre souhait qu’ils puissent avoir un centre d’examen pour seulement cette période des épreuves, comme c’est le cas par exemple à Libreville où les détenus composent en détention. Nous avions écrit à la DAP, maintenant nous patientons tranquillement », explique à Info241 un responsable de la prison centrale de Port-Gentil. Plus que quelques mois aux candidats, pour peaufiner leur préparation pour mieux aborder cette échéance. Pour ce qui est des dernières révisions, elles se déroulent actuellement dans une salle du service social de la maison d’arrêt de la capitale économique, en attendant les épreuves.
C’est bénévolement que les professeurs des lycées et collèges de la cité pétrolière viennent dispenser des cours d’histoire et de géographie, d’espagnol, de mathématiques, de sciences physiques et bien d’autres. Aussi, un programme d’enrôlement des candidats détenus a été lancé dans le but de leur établir les différentes pièces d’identification. Qu’ils soient candidats au baccalauréat ou au brevet d’études, tous bénéficient d’un programme de réinsertion impulsée par les plus hautes autorités du pays.
Conscient que les études constituent un vrai rempart contre le chômage, M.K.A est par contre le seul candidat au baccalauréat cette année. Il envisage aussi poursuivre des études universitaires, s’il est toujours derrière les barreaux. En effet, pour lui étudier facilite la réinsertion à la sortie mais représente aussi, un moyen d’échapper à la routine de la prison. Les projets professionnels de chacun des détenus varient beaucoup, mais chacun d’entre eux se fait une idée relativement précise de l’activité qu’il souhaite exercer après leur peine.
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