18 mois après sa chute, le PDG implore toujours le pardon du peuple gabonais : Repentance ou malice ?

Le 12 mars dernier lors de la célébration du 57e anniversaire du Parti démocratique Gabonais (PDG), Blaise Louembe, nouveau président du parti, a renouvelé une demande de pardon officielle au peuple gabonais. Une stratégie qui est devenue la nouvelle marque de fabrique de l’ex parti présidentiel fondé par Omar Bongo qui a régné sans partage sur le pays durant 56 ans de père en fils.

Cet événement intervient dans un contexte particulier : le PDG, ancien parti au pouvoir pendant plusieurs décennies, a été renversé par l’armée gabonaise le 30 août 2023 et a échappé de justesse aux sanctions de suspension lors du dialogue national inclusif d’avril 2024. Une situation qui soulève de nombreuses interrogations, notamment sur le rôle des autorités de la transition dans cette exemption.
Un mea culpa attendu après des décennies de règne
Devant une foule de militants et de cadres du parti réunis à Libreville, Blaise Louembe a adopté un ton humble et solennel, reconnaissant les erreurs et les dérives qui ont terni l’image du PDG au fil des ans. Dans une déclaration forte, il a affirmé : « Nous demandons pardon jusqu’à ce que nous fassions la paix avec notre propre base politique et tout le peuple gabonais . »
Une autre vue de la célébration
Ce message s’inscrit dans la continuité des assises d’autocritique de mars 2024, où le PDG avait amorcé une réflexion sur son rôle passé et les failles de sa gouvernance. Cette démarche de repentance vise à apaiser une opinion publique encore marquée par les décennies de gestion controversée de l’ancien parti présidentiel.
Une réhabilitation facilitée par les autorités de la transition
Si le PDG a pu maintenir son existence malgré les bouleversements politiques du pays, c’est en grande partie grâce à un concours inattendu des autorités de la transition. En effet, lors du dialogue national inclusif d’avril 2024, où plusieurs décisions radicales ont été prises à l’encontre des partis associés à l’ancien régime, le PDG a bénéficié d’un soutien discret mais efficace qui lui a permis d’éviter la suspension.
Ce fait intrigue d’autant plus que le parti avait incarné, pendant des décennies, le pouvoir absolu en place, avec toutes les dérives que cela implique. Comment expliquer cette mansuétude ? Une volonté d’inclure toutes les forces politiques dans la transition, ou une tentative de préserver certains équilibres politiques en vue des futures échéances électorales ?
Un engagement vers le changement ou une manœuvre politique ?
Blaise Louembe a insisté sur la volonté du PDG de se réinventer , d’opérer une véritable mutation pour répondre aux attentes du peuple gabonais. Il a déclaré : « Avec tous ces pardons, nous nous engageons à changer, à muer, à nous adapter aux volontés du peuple et à satisfaire ses besoins . »
Reste à savoir si cette déclaration de bonnes intentions sera suivie d’actes concrets, ou si elle ne constitue qu’une stratégie de repositionnement pour préserver l’influence du parti dans le futur paysage politique gabonais.
Une nouvelle alliance à construire
Le PDG, malgré sa longue histoire marquée par des succès et des controverses, entend sceller une nouvelle alliance avec les Gabonais. Une tâche qui ne sera pas aisée, tant la méfiance envers l’ancien parti présidentiel demeure forte.
Le défi pour Blaise Louembe et son équipe sera donc de convaincre l’opinion publique de la sincérité de cette repentance et de démontrer que le PDG n’est plus le parti d’hier, mais une formation capable de jouer un rôle constructif dans la nouvelle ère politique du Gabon.
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